MICHEL BERGER : "MAINTENIR JIMMY, C'ETAIT TROP RISQUE" *

Il renonce à poursuivre les représentations parisiennes qui pourraient toutefois reprendre à la rentrée.

On n'annonce jamais une dernière sans un brin de tristesse. Pour Michel Berger, "La Légende de Jimmy" était presque devenue celle de Mogador, le théâtre où la comédie musicale qu'il avait signée avec Luc Plamondon et Jérôme Savary avait vu le jour, le 22 septembre dernier. Après un mois et demi de prolongation, on baissera donc le rideau parisien à partir du 17 février.

"Nous devions continuer au Casino de Paris, mais changer de lieu, c'est presque refaire un nouveau spectacle, avoue Michel Berger. Il faut revoir la mise en scène car les dimensions ne sont pas les mêmes et les infrastructures non plus. Tout cela représente un gros investissement financier et il me semble difficile de prendre ce risque en ce moment..."

JEUX OLYMPIQUES. La mort dans l'âme, il renonce donc à poursuivre l'aventure de ce Jimmy pourtant bien parti. Le "géant" continuera son chemin au Canada, avant, peut-être, de retenter Paris en septembre, juste avant une tournée d'automne en Province. En attendant, la grande soeur de Jimmy, "Starmania", poursuit sa carrière internationale. A Londres, en septembre ; à Séville, pour les J.O. de 1992, les versions étrangères s'en iront bientôt voler de leurs propres ailes.

A douze ans d'intervalle, Michel Berger revit au détail près la même histoire. De "Starmania" à "Jimmy", beaucoup de similitudes en effet.

"Les mêmes joies, les mêmes problèmes, la même peur des gens face à une comédie musicale... Mais pour moi, il n'y avait pas d'antécédent : j'ai démarré "La légende" comme si "Starmania" n'avait jamais existé."

HONNETETE. Entre deux vols Paris-Londres, Berger prend tout de même la peine de se remettre dans la peau du chanteur pour défendre "Paradis blanc", titre phare de son album sorti récemment.

"Je me rends compte que la chanson me manque. Bien sûr, j'aimerais remonter sur scène, mais faire un spectacle, c'est comme faire décoller un Boeing... Ca ne s'improvise pas parce que l'envie vous prend".

Ce soir, chez Sabatier, il a exigé le direct pour s'exprimer. Question d'honnêteté.

"Parler d'actualité en différé ne m'intéresse pas. Cela dit, je ne serai pas là non plus pour faire un exposé. Mais il y a des jours où le métier que je fais me paraît vraiment dérisoire."

Peut-être, mais pas complètement inutile...

Sylvie MAQUELLE

* France Soir, 8 février 1991

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