TELL EST PRISE QUI CROYAIT EN JIMMY *

Son personnage de Mogador l'imprègne tout entière : "Le principal, c'est d'être sincère dans ses émotions".

 

"Je suis d'une sensibilité à fleur de peau et cette petite bonne femme, je la nourris de tous mes malheurs à moi." La "petite bonne femme" dont parle Diane Tell s'appelle Virginie et n'existe que l'espace de deux heures par jour. Elle vit dans l'ombre de James Dean tous les soirs au théâtre Mogador et plus le temps passe, plus Diane Tell semble imprégnée par ce personnage de groupie.

Grâce au trio Berger-Plamondon-Savary, la petite Canadienne, qui nous avait bercés de son "Ah, si j'étais un homme..." monte pour la première fois sur les planches d'un théâtre pour chanter "La Légende de Jimmy". Entre un cimetière et un terrain de basket, Diane Tell, blonde et décoiffée, va même jusqu'à pleurer sur scène : "Je me balade dans le spectacle, je regarde les autres personnages et je ressens ce qu'une jeune fille de cette époque pourrait ressentir. Le principal est d'être sincère dans ses émotions, ne pas tricher avec le public. Je suis entière, mon personnage me suit jusque dans les coulisses, c'est plus intéressant que de raconter ce que je vais bouffer après le spectacle."

GAMINE. Des lunettes années 50 sur le nez, habillée de noir, Diane Tell, du haut de ses 30 ans, paraît aussi gamine dans la vie que sur scène. Entre deux bouchées de parmesan, son pêché mignon, Diane la végétarienne explique : "Il fallait que Virginie ait l'air d'avoir 17 ans, pour cela je chante avec des intonations plus aigües, j'ai une voix très fine, certains disent qu'elle est digitale. En fait, pendant le spectacle je suis très délicate avec ma voix. Je suis extrêmement concentrée et je ne pense pas du tout au public, je suis désolée, mais je suis complètement dans mon univers."

Un univers que les fans de cette comédie musicale retrouveront dès le 15 novembre sur un disque que la troupe devrait prochainement enregistrer en studio. Cela ne veut pas dire pour autant que Diane Tell oublie sa carrière personnelle. En décembre, elle organisera un "boeuf" avec cinq musiciens dans une petite salle afin d'enregistrer son premier album en public : "J"ai chanté trois fois à l'Olympia : au Canada, je faisais des tournées de deux cent cinquante jours par an et je n'avais jamais pu sortir un disque live. Grâce à cette soirée unique à Paris, j'espère effacer ce regret."

Valérie DOMAIN

* France Soir, 17 octobre 1990

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