DANS LA GARE DE LOS ANGELES

1940

 

Un enfant solitaire

Little Jimmy

 

AU PRESBYTERE DE FAIRMOUNT

Indianapolis

 

UN ENFANT SOLITAIRE
Le Clergyman Petit James Dean était un enfant solitaire

Qui tenait de sa mère bien plus que son père

Parce qu’elle lui faisait prendre des cours de

violon

Il était la risée de tous ces compagnons

A Fairmount, Indiana

Chœurs Fairmount, Indiana
Le Clergyman James Dean avait 7 ans et il lisait Shelley

Quand son père fut muté dans la ville de L.A.

Sa mère y vit un signe que les espoirs secrets

Qu’elle nourrissait pour lui se réaliseraient

A L.A., California

Chœurs L.A., California
Le Clergyman Deux ans plus tard sa mère s’éteignit d’un

cancer

On ramena son corps dans un cercueil plombé

Et dans le train Jimmy auprès de sa grand-mère

S’en revenait grandir là où il était né

A Fairmount, Indiana

Chœurs Fairmount, Indiana
Le Clergyman Son père avait choisi de rester à L.A.

Un homme devait rester là où il travaillait

Sur le quai de la gare où ils se sont séparés

Et pendant des années Jimmy devait rêver

De L.A., California

Chœurs L.A., California
Le Clergyman Personne ne se souvient de l’avoir vu pleurer

Il gardait ça pour lui, il voulait ça comme ça

La seule personne à qui il aurait pu parler

Etait dans le cercueil et ne répondait pas.

LITTLE JIMMY

Le Clergyman

(à l’enfant)

Little Jimmy

Ta mommy

Ne reviendra plus jamais

A la maison

Petit Jimmy

Tu peux mettre à la poubelle

Ton théâtre en carton

Et ton petit violon…

Tu n’en joueras plus pour elle

Le Père Little Jimmy

Ta mommy

Est partie sur une planète

Où le téléphone

N’existe pas

Mais de là-bas, si tu l’appelles

Elle t’entendra… si tu l’appelles

Ta mommy

Ta maman

Le Clergyman Son voyage à L.A.

Au pays des palmiers

N’aura duré

Que le temps

Le temps d’en rêver

Le Père Petit Jimmy

Mais un jour elle reviendra

Te chercher

Pour t’emmener

Où tu voudras…

Elle reviendra si tu l’appelles

Elle t’entendra si tu l’appelles

Ta mommy

Ta maman

 

AU PRESBYTERE DE FAIRMOUNT

INDIANAPOLIS

Le Clergyman Je ne l'ai pas poussé à devenir acteur

J'ai simplement tenu mon rôle de pasteur

Mais je crois avoir eu une certaine influence

Sur sa vie au moment de son adolescence

Je l'emmenais le dimanche avec d'autres garçons

Aux courses automobiles à Indianapolis

Capitale d'un Etat dont c'était la passion

Mais pour Jimmy ce fut une religion, un vice

J'ai souvent regretté plus tard dans mes prières

De l'avoir fait flasher pour les voitures de

sport...

Pour surmonter l'idée du départ de sa mère

II fallait qu'il apprenne à affronter la mort

En ce temps-là j'étais aussi très amateur

De courses de taureaux, ce qui pour un pasteur

Peut vous sembler bizarre, surtout en Indiana

Mais j'allais quelquefois l'hiver à Tijuana

Filmer des corridas, mexicaines il est vrai

Que je lui projetais le soir au presbytère

Et je lui faisais lire des romans d'Hemingway

Pour lui faire partager mon plaisir solitaire

Blessé de guerre, j'aimais jouer à risquer ma peau

Je faisais le taureau et lui le torero

Je me couchais par terre quand il faisait le beau

Chacun sa libido et chacun son credo

Ses grands-parents étaient des fermiers du Midwest

Qui l'adorèrent bien sûr, et lui donnèrent " the

best "

A dix ans un cheval, à seize ans une moto

Alors ce fut pour lui le plus beau des cadeaux

C'était une Triumph, si ma mémoire est bonne

Comme celle que conduisait Brando dans " The Wild

One "

Un film qu'il n'avait vu qu'une seule fois au drive

-in

Mais qui l'avait marqué bien plus qu'on l'imagine

En ce temps-là les filles ne l'intéressaient pas

Mais j'en ai connu une qui était folle de lui

Et quand il est parti, on peut dire qu'il laissa

Un vide dans sa vie, un vide dans ma vie..

.

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